LE CONTEXTE

L'expansion maçonnique vient à la suite du mouvement colonial. A la veille de la Grande Guerre, on dénombre 54 loges dans les territoires sous domination française. Elles se répartissent comme suit : 34 Loges du GODF et 20 de la GLDF. Ais sur les 54 loges, 50 travaillent en Afrique du Nord, et seulement 4 en Afrique sub-saharienne. Deux Loges du GODF au Sénégal, une Loge du GODF au Congo, une Loge de la GLDF à Djibouti. Ce tableau doit être complété par 5 Loges du DH, 4 en Afrique; qui permettra de mieux connaître l'histoire de l’Afrique du Nord, et une à Djibouti (G. ODO).

Ces Ateliers coloniaux, aussi bien ceux de la Grande Loge De France (GLDF), du Grand Orient De France (GODF) et que ceux du Droit Humain (DH) sont peuplés seulement de Frères Français/Européens de passage, aux côtés de ceux qui sont définitivement installés. C'est donc très logiquement que la présence d'aucun Camerounais n'est signalé, les premiers Camerounais à recevoir la Lumière, en 1962, feront plus tard partie de « Lumière du Cameroun », Loge provisoire du GODF dont la gestation a commencé en 1929.

LES PIONNIERS DU CAMEROUN

Le PV de la réunion où les fondateurs ont décidé de la création de la Loge Les Pionniers du Cameroun fait état de la présence à l'Orient de Douala des Frères Jules Carde et Gervais qui n'était pas favorable à la création d'un Atelier. Ils craignaient que des incidents qui à leur avis devraient être portés aux Ateliers de la Métropole ne surgissent de certaines discussions. Si la qualité et les responsabilités profanes du Frère Gervais sont restées inconnues, tel n’a pas été le cas du Frère Carde, connu comme le premier Gouverneur du Cameroun et Officier de la Légion d’honneur.

LES ACTEURS

Le tableau de loge de la première tentative de création de loge envoyé au Secrétariat de la GLDF en 1923, et mentionné dans ce tableau porte les noms de huit frères. L'âge moyen des frères inscrits sur ce tableau de loge est de 37 ans, le plus jeune a 27 ans et le plus âgé avait 50 ans. C'était un Atelier relativement jeune.

Sept des huit membres fondateurs étaient de nationalité française. Le huitième est né à Chypre, a reçu le troisième degré le 07 mars 1919 à Athènes. Il est donc possible qu'il ait été de nationalité grecque.

Quatre des huit membres étaient des agents commerciaux. Les autres étaient des fonctionnaires et des militaires de l'administration coloniale.

Tous les membres fondateurs ont vécu et travaillé à Douala.

LA CHRONOLOGIE

La gestation de la future loge débute en mai 1923. Elle se termine le 24 juin 1923, date de l'assemblée constitutive. A l'aimable invitation du Frère Oscar Leclercq, des Francs-Maçons se sont réunis afin de prendre, si possible, les dispositions nécessaires à la construction d'un atelier symbolique sous l'égide du GODF et du GLDF.

Cette tentation a pris beaucoup de temps, faute de membres.

La nécessité s'impose d'attendre 1933 pour que la première Loge du Cameroun, alors sous Administration française, voit le jour. Elle a été fondée à Douala par le GODF sous le titre distinctif : "Lumière du Cameroun".

Le 22 mars 1958, une deuxième Loge, "Vérité et Persévérance", est créée à Yaoundé par le Grand Orient de France.

En 1962, les frères de la Grande Loge de France allument les lumières de la loge « Sincérité Africaine ». Un couvent constitutif a eu lieu le 22 mars 1962. Au cours de ce couvent, les francs-maçons du Cameroun décide la création d'une Obédience nationale qui prend le nom de Grands Orients et Loges Unis du Cameroun. Ils décidèrent de travailler à la Gloire du Grands Architecte de l'Univers, au Rite Ecossais Ancien et Accepté. Elle fut aussitôt reconnue par le Grand Orient de France puis la Grande Loge de France.

Depuis, le paysage maçonnique camerounais s'est considérablement élargi.

Les Grands Orient et Loge Unis du Cameroun (GOLUC) ont été transformées en Grande Loge Unie du Cameroun (GLUC) en octobre 2002. Plusieurs autres Obédiences des Loges Mixtes et celles des Loges Féminines, avec lesquelles la Grande Loge Unie du Cameroun a de très bons rapports et relations fraternelles, existent au Cameroun.

Chaque Franc-Maçon de la Grande Loge Unie du Cameroun est totalement libre en matière de religion, mais doit respecter les croyances de ses frères. C'est une véritable illustration du "Centre de l'union", très attaché aux Francs-Maçons.

Chaque Franc-Maçon est libre de faire état ou non de sa qualité, mais il ne peut en révéler une autre. La Grande Loge Unie du Cameroun est non dogmatique. Il se définit comme un spiritualiste, traditionnel et l'obéissance strictement masculine. Cependant, il a contribué à l'installation au Cameroun des loges de la Grande Loge Féminine de France. Elle pratique le Rite Ecossais Ancien et Accepté (REAA).

Le REAA pratiqué au sein de la Grande Loge Unie du Cameroun concilie l'existence d'un principe créateur avec le respect de la liberté de conscience de ses membres.

Le GLUC dispose de 11 Loges installés dans les villes de Yaoundé, Edéa, Douala et Limbé.